Le maire de Montréal, Denis Coderre, semble vivre, depuis quelques années, une relation amour-haine avec le BAPE. C’est du moins ce qui ressort de ses récentes déclarations.
En 2015, alors que le BAPE venait de déposer un rapport plutôt favorable au parachèvement de l’autoroute 19, Denis Coderre, en tant que président de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), avait affirmé être « d’accord avec les recommandations du BAPE ». Le maire de Montréal allait même jusqu’à tenir le même discours que les commissaires. « Comme le rapport du BAPE l’indique, j’estime que ce projet est justifié, mais nécessite des bonifications », avait-il déclaré (Source : CNW, 12 mars 2015).
En 2016, Denis Coderre était heureux d’annoncer qu’il allait défendre la position de la CMM contre le projet d’oléoduc d’Énergie Est au cours des audiences du BAPE (Source : Le Devoir, 22 janvier 2016), laissant entendre qu’il respectait le travail et la crédibilité de cette institution et qu’il s’en remettait à son pouvoir d’influence.
Or, en 2017, le rapport critique du BAPE sur le projet de Réseau électrique métropolitain (REM) a bouleversé le regard que portait le maire de Montréal sur cette institution respectée. Denis Coderre a ainsi choisi de s’attaquer au BAPE avec une phrase exprimant un profond mépris de l’institution. « Le BAPE n’est pas le pape », a-t-il déclaré (Source : The Gazette, 27 janvier 2017).
L’histoire ne dit pas ce qui lui a inspiré ce slogan, mais il n’en demeure pas moins qu’un maire ne peut pas, d’une part, décider d’attaquer la crédibilité du BAPE quand un rapport ne lui plaît pas, puis s’en servir comme argument pour justifier sa position dans le cadre d’un autre dossier chaud.
Montréal mérite mieux qu’une administration qui tient un double discours et qui est davantage préoccupée par son image que par l’intérêt des Montréalais.
Renseignements : Marc-André Viau, attaché de presse de l’Opposition officielle à la Ville de Montréal, 514 872-1108 / 514 348-6226